Techniques de maquillage : ce que 2024 change vraiment
En 2024, le maquillage représente 38 % des dépenses beauté en France, selon la Fédération des Entreprises de la Beauté. Cette part, en hausse de 4 points depuis 2022, s’explique par la montée des achats en ligne et par un regain d’intérêt pour les textures hybrides (crème-sérum). Les réseaux sociaux, dominés par TikTok (plus de 1,4 milliard d’utilisateurs actifs en janvier 2024), façonnent désormais la demande. Derrière ces chiffres, une question essentielle : comment comprendre les évolutions sans se perdre dans la surenchère d’astuces ? Plongée factuelle et analytique dans l’univers changeant des produits cosmétiques.
Panorama chiffré du marché cosmétique 2024
L’industrie pèse 92 milliards d’euros en Europe, d’après Eurostat. La France reste le premier exportateur mondial depuis 2013, devant les États-Unis et l’Allemagne.
- 56 % des lancements 2023 affichaient la mention « clean » ou « vegan ».
- 71 % des consommatrices de 18-34 ans déclarent privilégier une routine maquillage minimaliste (étude Kantar, mars 2024).
- La durée moyenne passée devant le miroir le matin est tombée à 9 minutes, contre 13 minutes en 2018.
Cette contraction du temps disponible impose des formules multifonctions. Les conglomérats LVMH et L’Oréal multiplient ainsi les gammes « 2-en-1 » (fond de teint + soin). On observe aussi l’essor des marques laboratoire comme La Roche-Posay qui intègrent le niacinamide, actif historiquement cantonné au soin visage.
Backstage : récit express
Janvier 2024, défilé haute couture Christian Dior, avenue Montaigne. J’assiste à la préparation des mannequins : six maquilleurs orchestrent un teint invisible, dicté par Peter Philips. Pas d’effet Instagram. Seule consigne : « Skin-likeness first ». Le minimalisme vu par une maison historique : la tendance est actée.
Comment choisir une routine de maquillage efficace ?
Les requêtes « routine maquillage rapide » et « maquillage naturel » cumulent 48 000 recherches mensuelles sur Google France (SEMrush, avril 2024). Répondons point par point.
- Identifier son phototype selon la classification Fitzpatrick (I à VI).
- Sélectionner une base SPF 30 minimum (les UV restent la première cause de vieillissement cutané).
- Privilégier un fond de teint hybride (couvrance modulable, fini satiné).
- Fixer avec une poudre micro-finie à 80 % silice, évitant l’effet masque.
- Conclure par un spray à l’acide hyaluronique ou à la glycérine (hydratation prolongée).
Pourquoi ces étapes ? Parce que les études du Journal of Cosmetic Science (décembre 2023) démontrent que les poudres riches en talc accentuent la déshydratation de 22 % après six heures. Un spray humectant réduit cette perte à 7 %.
Remarque personnelle : sur les tournages TV où je travaille, ce protocole évite les retouches intempestives, même sous les projecteurs de 1 000 lux.
Innovation versus tradition : le duel des textures
D’un côté, le culte du « no-make-up make-up » prôné par Hailey Bieber ou Zoë Kravitz. De l’autre, le retour des finis vinyles popularisés par la série « Euphoria ».
Les nouveaux polymères gélifiés
2024 voit l’arrivée du Sepinov VM 28 (Lucas Meyer Cosmetics) : ce polymère améliore la répartition des pigments de 17 % par rapport aux polymères acryliques classiques. Résultat : un film plus fin, moins craquelé.
Le come-back des poudres libres
Paradoxalement, les maisons historiques comme Guerlain relancent la poudre de riz, iconique depuis 1897. L’argument : authenticité et packaging patrimonial.
- La poudre « Météorites Millésime 2024 » reprend le design Art nouveau inspiré d’Alphonse Mucha.
- Edition limitée à 12 000 exemplaires, vendue 69 € pièce.
Cette confrontation entre high-tech et patrimoine nourrit la créativité des maquilleurs indépendants, à l’image de Violette Serrat, directrice artistique de Guerlain, qui revendique « une poésie visuelle intemporelle ».
Tendances émergentes et perspectives 2025
L’analytique Google Trends fait apparaître trois signaux faibles :
- « Skinification of makeup » : +310 % de recherches sur douze mois.
- « Chromes organiques » : pigments d’origine végétale en progression.
- « Earth-proof » : longue tenue sous conditions extrêmes (pollution, chaleur).
D’un côté… mais de l’autre…
D’un côté, la demande pour des formules éco-responsables se renforce (80 % des 15-25 ans jugent primordial l’impact environnemental, enquête Ifop, février 2024).
Mais de l’autre, la course à la performance longue tenue nécessite souvent des silicones volatils controversés. Le paradoxe reste ouvert : les fournisseurs cherchent des substituts biosourcés sans sacrifier la sensorialité. Croiser ces deux exigences constituera le défi prioritaire des laboratoires en 2025.
Connexions utiles
Ces mutations touchent aussi le soin de la peau, le parfum d’auteur et les tendances coiffure, sujets que vous retrouverez régulièrement dans nos colonnes.
Points-clé à retenir
- Le temps moyen de maquillage passe sous les 10 minutes en 2024.
- Les textes hybrides dominent les lancements (fond de teint + soin).
- Les poudres libres patrimoniales effectuent un retour stratégique.
- La tension éthique : durabilité versus performance extrême.
Je poursuis mes observations lors des Fashion Weeks de Milan et New York d’automne prochain. Vos propres expériences, réussites ou ratés, nourrissent aussi la réflexion. Écrivez-moi vos impressions, partagez vos interrogations ; nous tracerons ensemble la cartographie précise du maquillage de demain.