Les données à l’appui

Deux études internationales ont récemment mis en lumière que les patients opérés par des femmes chirurgiennes pourraient avoir un risque moindre de complications post-opératoires. Malgré une représentation minoritaire de 31,3% en 2020 selon l’Ordre national des médecins français, les femmes chirurgiennes semblent exceller dans leur domaine.

La revue médicale JAMA a publié, le 30 août dernier, deux études sur ce sujet. La première, réalisée entre 2007 et 2019 aux États-Unis, et la seconde en Suède de 2006 à 2019.

 

Analyse des résultats aux États-Unis

Aux États-Unis, une analyse des suites opératoires de plus de 150 000 patients traités par des femmes et plus d’un million par des hommes a été effectuée. Les données montrent que 12,5% des patients opérés par des femmes ont eu une complication dans les 90 jours suivant l’opération, contre 13,9% pour ceux opérés par des hommes. Lorsqu’on regarde un an après l’intervention, 20,7% des patients traités par des chirurgiennes ont eu des complications, contre 25% pour ceux traités par des chirurgiens hommes. La tendance semble claire : être opéré par une femme pourrait diminuer les risques post-opératoires.

 

Focus sur l’étude suédoise

La Suède, quant à elle, a analysé un peu plus de 150 000 interventions liées à l’ablation de la vésicule biliaire. Les résultats montrent que les opérations réalisées par des femmes chirurgiennes ont eu un taux de complications de 3,3% pendant l’intervention, tandis que celles réalisées par des hommes avaient un taux de 4,3%.

Il est à noter que cette étude a également observé que les chirurgiennes prenaient en moyenne 8 minutes de plus pour cette opération par rapport à leurs homologues masculins. Elles étaient aussi moins enclines à choisir une méthode qui nécessite une grande ouverture de l’abdomen, et leurs patients avaient tendance à rester moins longtemps à l’hôpital après l’opération.

 

Une approche plus précautionneuse ?

Les chercheurs suggèrent que la prudence accrue des chirurgiennes pourrait expliquer ces meilleurs résultats post-opératoires. Leur approche, potentiellement plus réfléchie, pourrait simplifier le parcours de récupération du patient.

 

Il est essentiel de noter que ces études ne dévalorisent pas le travail des chirurgiens hommes, mais mettent plutôt en lumière certaines pratiques potentiellement bénéfiques des femmes chirurgiennes. Chaque patient est unique, et le choix du chirurgien doit se baser sur plusieurs critères, dont l’expertise et l’expérience du professionnel.